dimanche, juillet 08, 2007

tract



« Toutes les nuits sont calmes depuis le couvre-feu.
Les laissés-pour-compte du sommeil sans doute se disent que pour qu’autant de gens arrivent à préférer le saccage à l’évidence d’une normalité trop humiliante, il faut que la peine ait touché un seuil nouveau. Que même les policiers qui veillent ne peuvent pas nous en protéger. Que nous sommes en danger de mourir de nos propres peurs. »
Claire FONTAINE, Mouvement, avril-juin 2006

Décembre 2005. Le souvenir des trois semaines de révoltes est encore aussi vif que les feux ayant illuminé les banlieues. Il n’y a pas eu de porte-parole, pas de revendications, seulement des ombres dans la nuit, des ombres traquées par les projecteurs des hélicos, des carcasses de voitures, quelques plans sur des capuches et des casquettes, au 20 heures, pour faire peur. La gauche a condamné, au mieux elle n’a rien dit. Un mois plus tard, on se sent seul.

Mai 2006. Une victoire pour quelques uns. Ceux qui se sont autoproclamés détenteurs du « mouvement anti-CPE » et qui passent au journal après les manifs de 14 à 18 heures. En lutte contre une loi et non contre cette société. Quand les vrais moments de vie furent après 18 heures, au bonheur des rencontres, des occupations, des manifs sauvages. La gauche a pavoisé. Un mois plus tard, le goût d’inachevé.

Juin 2007. Le triomphe d’un seul et des médias aux ordres. La gauche entre au gouvernement. La télé est le porte-parole. Toute forme de contestation est passée sous silence. La répression sauvage est la norme et tente de diminuer l’espace de nos en-vies. Des individus se rencontrent, imaginent, construisent. Des groupes se forment. A Paris, à Rostock, à Saint-Denis, ailleurs, un mois plus tard, on continue…

A suivre…

contact : asuivre1@no-log.org


(OST : Blonde Redhead - I still get rocks off)

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