samedi, décembre 29, 2007

Fuck da autofiction move, dit-il...



"mais que la porte s'ouvre enfin comme la première page d'un livre
ta chambre pleine d'indomptables d'amoureuses coïncidences tristes ou gaies
je couperai en tranches le long filet du regard fixe et chaque parole sera un envoûtement pour l'oeil et de page en page
mes doigts connaîtront la flore de ton corps et de page en page
de ta nuit la secrète étude s'éclaircira et de page en page
les ailes de ta paroles me seront éventails et de page en page
des éventails pour chasser la nuit de ta figure et de page en page
ta cargaison de paroles au large sera ma guérison et de page en page
les années diminueront vers l'impalpable souffle que la tombe aspire déjà"

Tristan TZARA, l'Homme approximatif




Il est de ces moments dans l'existence où tout est absolument merveilleux.

Où la frontière est si ténue entre l'indicible et l'ineffable.

Où le monde qui ne cesse de s'écrouler ne vaut même pas l'honneur d'une considération. Où Carla, Nico, Jean-Marie et Benoît me font rire plus que pleurer. C'est dire.

Je suis ailleurs.

Deux semaines que je navigue dans le ciel cotonneux, vaporeux et ouaté de la rencontre. La tête de béat benêt, les yeux en couilles d'hirondelle, la force et l'assurance, la certitude d'avoir trouvé quelqu'une grâce à laquelle ce monde qui s'écroule sans cesse n'est après tout pas si vermoulu.

Mon sourire qui irradie plus qu'une centrale ukrainienne par une fin d'avril 1986.

Et même si la distance et ces saloperies de kilomètres qui nous séparent, et même si la revoyure semble loin, si loin ; elle est au monde.

Magie de la boxletter en rentrant du boulot. Une diablesse d'enveloppe. Bouquin, CD.

Et ses mots.



"Mes fantômes même se refusent à me suivre, et il ne traîne dans l'air qu'une inhumaine musique faite pour accompagner les larmes, tandis que je voudrais dire pour un camarade mort et une Petite Fille que j'aime un merveilleux chant d'amour."

Louis CALAFERTE, Requiem des innocents.



Et que meurent les fantômes, et que crève l'inhumain, et que ne reste qu'une Fille que j'aime et un merveilleux...



Le reste est de son ressort.

Le reste m'appartient.

Le reste nous unit.





(OST : Emilio de Cavalieri - Lamentations
une Marine de Nicolas de Stael honore ce billet)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

toi, t'es amoureux.

ubifaciunt a dit…

Ouah l'autre hé, comment il balance !!! Non mais mais, j'vous jure, hein, ma bonne dame...