lundi, mars 24, 2008

banlieues rouges

Les giboulées de mars coïncident avec le printemps. Journée à penser au concert du soir, entre le ciel bleu et les averses de grêle, à siffloter du Leprest et celle qu'on ira voir, entre des rencards avec des gosses nanterriens qui ne viendront jamais et des imprévus qui débarquent et demandent si jamais, par hasard, juste comme ça, on pourrait pas lui filer une fiche de paie et un chèque juste pour montrer au juge demain, mais que rassure-toi, Ubi, le chèque il sera jamais encaissé...

Ivry, plus tard. Ca sent la banlieue sud, la laide, à la limite du sordide, se perdre entre les voies de chemin de fer en contrebas et la maison de repos médicalisé. Au loin, les cancéreux de Villejuif toussotent. L'impression d'être à Charleville-Mézières un soir de décembre.

La salle du forum Léo Ferré, tables carrées, nappes à la limite du Cochonou, affiches dédicassées par les gueules incroyables de ceux-elles qui sont venu-e-s chanter là. Les gueules tout aussi incroyables de ceux-elles qui sont venu-e-s écouter ce soir. Ca bouffe gras, ça picole du gros rouge, forcément. La jolie promiscuité t'oblige à tchatcher avec les voisins de table, un beau couple de vieux qui chantent du Dimey et vont aller voir les Têtes Raides d'ici deux semaines. Des vieux de soixante berges que les illusions et quelques chansons font encore tenir. On trinque et les rouges nous unissent. Des vieux tels que je voudrais être, plus tard. On refait le plein de rouge.

Ivry la laide, Ivry d'Artaud, Ivry la rouge qui se révèle et s'effeuille peu à peu, comme une vieille dame sûre de ses charmes. La Solleville arrive, voix éraillée, tout aussi vieille, sûre de son charme et même pas besoin de s'effeuiller. Le concert tient du miracle ; deux heures de grâce absolue.





Francesca Solleville - Chanson de Leïla


Fin du concert et la Francesca, belle et touchante, tchatchouille avec tout le monde. Je vais lui offrir mon bisou et mes remerciements. On parle du camarade Leprest qui se produira ici dans moins d'un mois alors que je serai sans doute avec des mômes au fin fond de l'Auvergne, la Solleville complimente ma toute belle ; sous la pluie et le vent, la nuit banlieusarde est si douce.

On touche au bord du XIIIème. Les tours des Olympiades derrière le périph', putain que la banlieue est belle, fugitive impression de pouvoir être à New-York, la pluie ruisselle sur les couloirs de bus, je pense à cette chanson de Pigalle que je mettrai sûrement en bande-son du texte que je suis déjà en train d'écrire. On foire avec application le premier bus qui part pour les dernières clopes et les dernières photos.





Départ pour Montreuil dans sept minutes. La Francesca chante encore doucement dans nos mémoires, des rires dans le fond du bus ; la fumée des usines, les voies de chemin de fer et la Grosse Ville défilent à la fenêtre.













Pigalle - En bas en haut

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon diou !

y'avait aussi la nuit de la blanquette.
trois mois que ça durait ....
http://www.limoux-aude.com/carnavalcremation.htm

ubifaciunt a dit…

boudiou de merde de triple fuck, et dire qu'on a raté ça...

t'y étais ???

Anonyme a dit…

Limoux fa fecos
J'adore
Mais j'y étais pas cette année
Birahima, tu m'y invites l'an prochain ?

Anonyme a dit…

si seulement je m'en souvenais

tu sais , l'ubiquité...

sans compter le week-end d'avant :
http://www.toquesetclochers.fr/fr/toquesetclochers.htm

tout ça pour te dire que ton blog est incomparable.

Anonyme a dit…

y étais-je ?
y serai-je l'an prochain ?

si oui

oui, bien sûr Thé

ubifaciunt a dit…

un vrai tour opérator ce blog...



je propose :

- une visite à Lamotte Beuvron chez les Lichoneux de tarte Tatin

- une virée dans le 39 (93 à l'envers, cool) pour la percée du Jaune

- la Banlieue, toujours....

Anonyme a dit…

Préfère licher le jaune que la tarte.