samedi, octobre 25, 2008

V.I.P. (Very Important Pompidou)



Puisque je sais que y a du fan lourd du marron côtelé, de l'aficionado du comptoir en formica, de l'inconditionnel de l'ORTF-voix-de-la-France-qui-cause-dans-le-poste, puisqu'il "faut être absolument moderne" et que justement, Georges veille et te la souhaite bonne (1)...









Et du très furieux disco 70's avec I love to love de Tina Charles






(1) : La zolie z'image vient évidemment des chez les tordu-e-s de La Chaux de Fonds que sont Plonk et Replonk

lundi, octobre 20, 2008

un ouikend au festoche

Il était là...





(Un peu la flemme pour écrire les z'aminches, vous devrez vous contenter des tofs et de la zique, voilà.)



Pigalle. Set un peu froid, et même si tous les tubes y passent, même si un bon gros son, pas tant d'émotion que ça de la part du Hadji qu'a quand même pris un sacré coup de vieux. Mais bon, Pigalle quoi...





Un p'ti paradis aux portes de Pariiiiiiiiiiiis...



Bonne claque avec la Agnès Bihl, drôle, finement intelligente et classieuse.

le Copain de mon père, la la...



Et puis le Leprest. Simplement merveilleux, la grâce et le vertige, sur un fil de silence. Merci Allain.



Bilou



Et puis, ben à la fin, j'ai fait mon fan lambda, et le Allain il est vraiment super chouette comme gars...

samedi, octobre 18, 2008

dans le brouillard de l'ombre




N'en déplaise au Dadu...





Qui n'a jamais été baptisé au champagne dans la cathédrale de Reims.

Qui n'a jamais entendu la Passion selon Matthieu dans la cathédrale de Reims.

Qui n'a jamais vu l'aube rosir un matin de février sur l'abside de la cathédrale de Reims.

Qui n'a jamais célébré Saint Remi et pas Rémi.

Qui n'a jamais, un soir d'hiver, entendu l'organiste répéter la grande Toccata dans ce même lieu.

Qui n'y a jamais vu une messe de Noël.

Qui n'a pas pleuré à la coupe du saule pleureur dans les jardins attenants et cherché l'éléphant sculpté qu'on voyait depuis ce saule.

Qui n'a pas vu une Algérienne y brûler un cierge et être triste comme un saule.

Qui ne s'est jamais réjoui de voir l'antique commissariat être transformé en médiathèque sur le parvis.

Qui n'a pas chez lui de cette fabuleuse pierre de Courcelles.

Qui n'a jamais entendu les vieilles et vieux du coin raconter la tragédie de 1914, les vitraux planqués dans les caves de Champagne, l'incendie terrible et le gel de 1917.

Qui n'a jamais lu le baptême de Clovis par Pascal Quignard dans ses Petits Traités.

Qui n'a pas vu la brume draper les tours et noyer la flèche.

Adora quod incendisti. Incende quod adorasti.









encore définitivement une des plus belles chansons au monde, les immenses (rien que ça) : Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, Stars fell on Albama

jeudi, octobre 16, 2008

Sifflons la Marseillaise tant qu'on chantera pas l'Internationale (ou Seine-Saint-Denis style ou le Temps des cerises -m'en fous, chuis pas sectaire-)




"La banlieue est-elle maudite ?"

On rigole pas sur France-un-faux au matin. C'est le titre du débat avec l'inénarrable Xavier Lemoine, maire de Montfermeil (1). Autant dire que l'analyse socioligico-politique des "sifflets de la Marseillaise" vole haut.

Ce soir à Nanterre (pas mes rêves !), alors qu'un capuche-casquette me confie qu'il va aller voir le dernier Woody Allen pour Scarlett Johansson et Penelope Cruz et qu'on commence à peine à débattre, le A. débarque.

"Alors, Ubi, t'en penses quoi des sifflets sur la Marseillaise ?

- Oh, tu sais, à partir du moment où Lââm elle chante, j'crois que ça peut être que justifié...

- Wesh, vazy, t'abuses, elle a voulu faire les choses bien, elle a mis une casquette et une capuche, faut pas lui en vouloir...

- ...

- Bon, sérieusement, t'en penses quoi ?

- Bah, tu sais, moi, la Marseillaise... Non, sinon, c' qu'est con, c'est qu'ils pètent tous les plombs depuis deux jours.

- Tu sais, Ubi, j'étais au match. Sous la tribune des Tunisiens. Remarque c'était pas dur d'être sous la tribune des Toun's vu que y avait que ça. A côté de moi, y avait dix gars de Saint-Denis. On s'est bien fendus la gueule et on n'arrêtait pas de vanner les Toun's. On leur gueulait des 'Zizou, Zizou' depuis le début du match jusqu'à ce qu'ils marquent. Quand on a marqué, on a hurlé 'allez les Bleus !' pendant une demi-heure et toute la mi-temps, on a cru qu'ils allaient nous égorger comme des moutons le jour de l'Aïd. Mais on a tenu bon. et on s'est vraiment bien marrés avec les gars de Saint-Denis... Mais le pire c'était le lendemain matin...

- Comment ça ?

- T'as entendu c' qu'il a dit Bayrou ?

- Vite fait...

- Tu sais, Ubi, je regarde tous les jours Télématin avec William Leymergie parce que ma mère elle aime bien et ça lui fait plaisir que je sois avec elle. Là, pour la première fois depuis trois semaines, Leymergie il a pas ouvert le journal sur la crise mais sur les sifflets des arabes. Et pour la première fois depuis trois semaines, ma mère elle a arrêté de cracher sur sa pauvreté mais elle s'est souvenue qu'elle était arabe. Il a capté Bayrou, c'est du bluff pour faire croire que...

- ...

- Tu sais, en fait, ceux qu'ont sifflé, c'était des gosses des MJC du 93 qu'ont des places gratos pour remplir le stade contre des équipes de merde. Parce que la télé elle aime pas trop les sièges vides, alors avant le match contre les pays minables, elle file des places gratos à tout le monde. Et les mômes ils sifflent n'importe quoi. Et c'est pas la Marseillaise qu'ils sifflent, c'est Sarko. Tu sais, Ubi, chuis français, je vote à toutes les élections même celles où je comprends rien, chuis aussi français que toi..

- Yep yep, je sais, A., pas besoin de me le dire...

- Nan mais si, c'est important, quoi. 'Fin voilà quoi, surtout encore plus avec l'autre con de chauve qu'était dans le rugby avant : 'Refuser de faire jouer l'équipe de France contre les pays du Maghreb, ou alors seulement en province'. Franchement ça veut dire quoi ? Il nous prend pour qui ce connard ???

- 'Clair que c'est un fils de pute (oui, je sais, l'éducateur outre passe sa fonction dans cette réplique éternelle)

- Sérieux Ubi, tu sais c'qui va se passer, s'ils arrêtent les matches juste parce qu'on siffle la Marseillaise, la prochaine fois que je vais au stade, je siffle juste pour voir ce qui va se passer et si l'autre con de Sarko il aura les couilles de faire ce qu'il a dit. Et là, on va rigoler. Je l'ai jamais fait, mais faut pas non plus qu'on se foute de ma gueule.

- (éclat de rire intersidéral)

- Parce que tu sais ce qu'ils vont nous faire d'ici deux semaines si la crise continue ? Ils vont sortir en skrèd deux-trois pitbulls de la SPA de Gennevilliers, ils vont te les foutre à la sortie d'une école, y en a un qui va mordre, et ça va te faire trois jours de Une dans les journaux. Et même qu'avec un peu de bol, quelqu'un aura vu qu'un arabe tenait le pit' en laisse..."

"La banlieue est-elle maudite ?"

Ouais, grave, et surtout, elle t'emmerde.










Et on s'arsouille et on boulègue avec l'hymne footeux des Fabulous Troubadours, de Toulouse !






(1) : Pour mémoire, la première partie de ce mythique doc de la bande à Kourtrajmé vers 2005-2006 où le Xavier se signale par sa lucidité et son ouverture...

mardi, octobre 14, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. VII)

Last days, last nights.

Refaire une dernière fois la bouffe pour le même résultat, sauf que la punkette qui jette sur le canap' une côtelette saignante pour son clébard, sauf que ceux qui viennent dire "trop d'oeufs" alors qu'on prépare une omelette pour 35 personnes, sauf que la soupe à l'oignons et la craie sur l'ardoise pour marquer le menu du soir, et toujours pour les vegans, et toujours les bougies et les serviettes.



Le mix de la soirée est prêt. Fin chauds pour danser, certain-e-s se sont barré-es à d'autres occupations, je tiens la chaîne et le mp3. Ca se succède à donf' et à gogo de tous les méga-tubes de l'international que si tu danses pas c'est que t'es soit paralytique soit abruti. A peine si ça se trémousse sur Depeche Mode. A peine si un gars hoche la tête au son de Billie Jean. Du coup, je vanne à fond en balançant Antifa Hooligans (come on, come on !!!) et Schnappi. Pas plus de réaction.

Une dernière Sterni pour l'illusion.

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Dernier jour et les adieux avec nos z'hôtes.

Ca se languit avec le N. et la C., tournée de bières, les mots qui semblent dégueuler de nos bouches, même si Berlin et toussa, cette joie de passer trois semaines ensemble, cette joie de pouvoir se voir à chaque instant, cette joie du débat et du partage. Maudits Français. Sacrés amis. Hasta pronto, companer@s.

Même pas envie de saluer les gens du squatt. Trois semaines de "vie commune", pas grand chose de partagé, la larme à l'oeil en quittant le C. et même pas envie de saluer ce sketch. La libération de la fin. La joie de la gare et du train de nuit. Demain, Paris. On s'ouvre une boutanche de blanc pour fêter ça.

Une nuit merveilleuse dans le train où on a plus tchatché en neuf heures avec des gens qu'en trois semaines allemandes...

Big up à Robert, le facteur de près de Gap, un vrai beau gars de cinquante berges attaché au service public dur comme le fer de son vélo jaune, à Tymo, le géorgien rigolo de Tbilissi qui a peur de trop aimer Paris et de pas vouloir rentrer à Berlin, à la Pauline qui désespère dans sa cantine allemande, au suédois engoncé dans son sourire timide et solitaire, au camarade nantais qui croyait que Berlin...

On a vidé le stock de blanc du wagon bar avec une furie qui n'excluait pas une certaine méthode.

On a causé en veux-tu en voilà jusqu'à pas d'heure en déjouant les pièges du sombre-cerbère-ausweiss-schnell-raus qui nous aurait pendu sur une odeur de clope.

C'était beau, les amis du train.

On a retrouvé la douceur du matin à Paris, feuilles mortes, café, et le serveur en tablier blanc qui te balance sa vanne comme si de rien n'était, le métro puis la rue d'Avron qui se réveille peu à peu, la rue d'Avron qui reste à tout jamais la plus belle rue de Paris, puis la rue de Paris à Montreuil (qui elle, n'est pas la plus belle rue d'Avron -humpffff, désolé...-).




(Thib', elle est pour toi, celle-là !)



(ouh ouh ouh, stayin' alive...)



(pas mieux)












Mais les enfants ce sont les mêmes... Barbara chante Gottingen, en allemand, bitte !






("les enfants, ça sert à rien, faut les brûler, comme au Brésil" : merci au Thib' pour cette tof au Flohmarkt de Prenzlauerberg -et les Roumains aussi-)

samedi, octobre 11, 2008

nach Berlin, fuck Berlin, nach Hamburg ! (vol. II)



A quelques kilomètres du port, après la sur-friquée Blankenese, y a Wedel et son Wilkomm Höft.

Un ponton, juste un ponton, le ciel gris et la pluie qui ne va pas tarder, quelques Astra dans le sac, rien qu'un ponton et la lumière sur l'Elbe.

La bruine, le vent, les mouettes.

On attend le chaland.

Qui arrive, au loin. Les hauts-parleurs crachent un jingle nasillard. Quelques mots en allemand. "Wilkommen in Hamburg".Puis l'hymne du pays d'où le bateau est affrété. Et le jingle.

Un endroit attachant et dérisoire.

Quelques vieilles répondent en soulevant leurs parapluies aux coups de cornes des bateaux qui quittent le port. Attendre le prochain bateau, pour voir. Rêver du prochain départ pour Southampton, Le Havre, New York, ou le cabotinage jusqu'à Anvers.

Un lieu en sépia. A dix mille bornes de ce que ce monde de timbrés propose, une sirène rouillée et des gens sur le pont qui saluent ceux qui regardent passer les bateaux sous la pluie.

Rester trois heures, sous la flotte et le vent, se dire qu'on va y aller après le prochain container, le dernier voilier. Des qui partent, des qui rentrent.

Et le jingle nasillard.

Et encore du vent.

"Il y a les vivants, les morts, et ceux qui sont en mer" disait Platon.

A Wedel, vouloir tant être en mer.
























Chauffe Marcel, t'as voulu voir et on a vu, pas vrai Jacques ?

jeudi, octobre 09, 2008

nach Berlin, fuck Berlin, nach Hamburg ! (vol. I)

"Un port du nord, ça plaît, surtout quand on n'y est pas..." (1)

C'est pas trop une maison bleue non plus (2)




Go north. Covoiturage avec un blondinet crâne rasé dans une Audi flambant neuve. L'avantage de la bagnole partagée, c'est que t'es un peu obligé de causer. Au moins au début. Le gars, t-shirt kaki et drapeaux allemands sur l'épaule, nous demande d'où qu'on vient. "De la banlieue de Paris", qu'on lui répond dans la langue de Nietzsche, bikoz' qu'on maîtrise pas trop la langue de Goethe. "Ah, là où les voitures brûlent" qu'il nous répond péremptoire. Du coup, bonnes pâtes qu'on est et pour relancer la conversation qui s'était soudainement arrêté là, on lui demande si y a des banlieues à Berlin (3). Et là, ze réponse qui classe son homme : "Oui, évidemment : Kreuzberg. Que des Turcs. Intégration zéro." Ouch. Je souhaite juste au gaillard d'arriver à Paris par la gare du Nord. Passkeuh si X-berg c'est la zone et l'intégration zéro, le dixième c'est la lie de l'humanité -qui parle même pas français ni allemand, en plus- (4). Et j'te parle même pas de Montreuil ni de Nanterre (pas mes rêves !). Fin du voyage, bizarrement en silence.

Hamburg, faut bien le dire, ça claque chanmé sa mère. Le port du nord dans toute sa splendeur de ciel pluvieux et gris, les docks, le hareng, les hôtels sinistres, les mouettes grasses comme le dégazage du dernier supertanker, la Reeperbahn où les putes n'arpentent pas encore le trottoir, la façade des compagnies d'assurance maltaises ou indonésiennes. Sankt Pauli qui traîne sa sale réputation et les fleurs du côté d'Altona.

seagulls.wallpapers.com vous remercie...


Hamburg, la nuit, c'est beau. L'odeur verdâtre des canaux où j'aimerais bien voir remonter des noyés, les souvenirs d'Ostende et d'Amsterdam qui remontent à défaut des noyés, les putes qui ont pris place, le maquereau qui prend place dans l'assiette et celui sur le trottoir qui veille sa marchandise humaine, les lumières rouges des grues de déchargement au loin parce que faut bien continuer le boulot, l'hôtel miteux dans un quartier qui craint où ça doit jouer du surin plus souvent qu'à son tour, la tête de mort de Sankt Pauli flotte à la fenêtre.






Le métro de nuit tel le chat bus dans Totoro. Les lumières de la ville. Le vent froid et salé qui suinte de l'Elbe. Lumières, lumières, lumières ; et encore du vent...







Et boire à la santé des putes de Hambourg ou d'ailleurs avec le Jacques (quelle chanson, quand même...)


(1) : Léo, of course, en réponse au grand Jacques.

(2) : celui qu'a fait la moitié de sa carrière sur les reprises du Georges.

(3) : alors qu'en fait non y en a pas, on l'a vu et on en a déjà discuté avec des gens.

(4) : "et en plus, c'est dégueulasse, y a de plus en plus d'étrangers dans le monde..." qu'il disait Luis Rego.

mardi, octobre 07, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. VI)

Aprème à Prenzlauer Berg en passant avant par le vieux cimetière juif. Autant le quartier est aussi bobo que la rue vieille du temple un jeudi soir à 21 heures, autant, à l'instar du mémorial, le cimetière m'émeut au plus haut point. Va ptêt falloir que je me convertisse et me circoncise, moi... Rangées de tombes disjointes que le lierre tente de recouvrir dans une lumière à gerber. Noms effacés, dates de mort périmées depuis longtemps. Seuls dans les allées, la kippa que je dois recouvrir pour l'occase me grattouille la couenne chevelue. Je capte mieux la beauté du mémorial, du coup. Enfin, je crois. Comme si cet endroit était un des seuls havres de douceur et de méditation dans la laideur de cette ville. Le temps qui suit son cours, inéluctable. Le kaddish pour les enfants qui ne seront pas à naître. Et toujours la Ferneseheturm au loin.

(désolé C., la lumière était vraiment à gerber, mais ça en fait une de plus pour ta collec'...)





(je sais pas vous, mais moi, Israel Magnus, comme nom, ça me fait rire...)





(le camarade a eu la lucidité, ou la chance, de pas finir à 200 bornes à l'est de son lieu de naissance, ce qui ne fut toujours pas le cas...)



Prenzlauer Berg et les jolis graffs qui ne suffisent pas à masquer le côté imblairable de l'endroit. "L'endroit pour voir et être vu" que disaient en substance le Berlioz et le Routard. Que récupéré par les alternos suite à la chute du Mur et ensuite colonisé par les artistes un peu moins underground et aujourd'hui totalement récupéré par tout ce que Berlin compte de plus hype. Et la Sterni est à un euro vingt au lieu des cinquante-cinq centimes rituels. Si c'est pas un signe. Mais de jolis graffs et collages. Voilà.

(ach, this fuckin' turm ist everywhere...)


(hi hi...)


(kassdédi au Dadu...)


(kassddédi au Thib' -ça, c'est la méga-classe...-)



On se rentre et vu comment on en a ras-le cul, on a décidé de s'y coller pour la bouffe. Pour trente barbares allemand-e-s et apparenté-e-s.

L'avantage, c'est qu'on n'a pas de pression ; on peut leur faire un truc dégueulasse, sûr qu'ils s'en rendront pas compte et risqueraient même d'en reprendre.

Méthodiques, on ne range qu'une partie de la pièce pour préparer le repas, faut dire qu'ils seraient bien foutus de nous faire un nouveau Tchernobyl juste avant 20 heures. On choisit de taper dans le classique et maîtrisé : curry de poulet mauricien et pêches au vin. Belle table, bougies, toussa...

Ca commence à embaumer dans la cuistance que déjà, deux-trois zigomars posent des questions. Bon signe. Bon des questions basiques du genre : "y en aura assez ?" ou "vous avez prévu pour les vegans ?" mais déjà des questions. Un hippie-punk hurle de rire en voyant des serviettes en papier de couleur au milieu des assiettes. Ca l'inquiète, le bougre. Sûrement qu'il était habitué à s'essuyer dans sa manche ou ses tifs.

Ca bouffe et tchatche un peu plus que d'habitude, cela dit. Certain-e-s ont même presque l'air bien. Les gens se resservent (mais ça, c'est pas signifiant vu qu'ils mangent pour ne plus avoir faim). Et truc inconcevable, ça applaudit à l'arrivée du dessert. C'est quand la première fois de ma vie que je vois qu'on applaudit un repas. Bon, c'est cool, c'est que ça doit leur faire plaisir. D'autant plus que certains se lancent spontanément dans la préparation du café pour l'assistance. Oh oh... Espérons que les relations de demain s'en souviendront...





Le splendide Partizanlied en yiddish pour la peine...

samedi, octobre 04, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. V)

Ca fait depuis que je suis là que j'essaie de choper le Gugi. Enfin, choper, au moins échanger plus qu'un silence en réponse du "morgen" matinal. Faut dire que d'après ce que m'en a dit C., il a un sacré parcours le gaillard. Interprète croate dans un HP berlinois pour réfugiés de la guerre, je parle autant yougo qu'il n'ajoute de mots après son "oï-oï !" qui lui sert de viatique dans toute conversation.

Et comme j'ai furieusement envie de tchatcher avec le loustic, j'emploie la manière forte à la Dadu-Zabos copyleft. Je plante le MP3 sur l'ordi et vazy que j'te balance un Azra de derrière les fagots. Nous sommes huit dans la pièce, il est à l'opposé bout à trifouiller un autre ordi, sa tête se tourne, les yeux nostalgisent, il cherche du regard celui qui a pu commettre ça. Je fais le gars comme-si-que-rien... Quelques mots d'allemand échangés avec les z'autochtones. J'enchaine avec les Filles qui passent dans la rue. On parle un peu, de loin. Idoli, maljciki, histoire de mettre tout le monde d'accord, si besoin était.

Décidé à pousser un peu l'avantage, vazy pour mettre un coup de la plus belle chanson de Quatorze, celle des réfugiés serbes revenant dans le janvier de 1915 vers leurs villages brûlés à travers les montagnes enneigées. Chanson honteusement reprise depuis par les nationalistes serbes, un peu comme si que le Temps des Cerises s'était fait autant resucer que la Marseillaise par les sbires du Borgne. Tamo daleko donc, et le malaise.

"It's a Radovan Karadjic song.
-Ben non, que je reprends, en remettant au jour l'histoire des réfugiés de Quatorze toussa...
-No, it's a Karadjic song."

Bon, ça va grave faire avancer le débat, cette affaire.

Que je lui demande d'où il vient le Gugi, de Novi Sad, belle ville, t'y es retourné ? non, pas depuis huit ans, pas envie de, non, je me suis complètement fait à la mentalité allemande.

Tout s'explique.

Je lui mets, pour la forme et plus pour moi que pour lui, la version de Plastika par les fabuleux John Picon's Explosion.

Un pain de plastic, vraiment bonne idée... J'ai passé l'âge de refaire le monde, je ne refais plus guère que l'Histoire.

"What are you doing here ?" qu'un habitant de l'Hausprojekt me demandait tout à l'heure. "Ben, je vais aux chiottes" lui réponds-je naïvement. "No, what are you doing here ?" qu'il me répète. "I'm a guest of C." comprends-je qu'il faut répondre. "OK". Et il se barre sans autre forme de procès. Limite "Ausweiss bitte". Sans le "bitte".

Putain, les gens, alors que je suis là depuis une semaine, tranquillou, invité par un super pote, vous avez toujours pas remarqué ma grande carcasse ? Et quand bien même ce serait le cas, ça empêche qu'on fasse des présentations cordiales et qu'on aille se vider des bières ensemble, et qu'au pire, complètement avinés sans se connaître, on refasse le monde ensemble ? C'est trop demander, camarade allemand ? Il a ptêt bien fait, le Nietzsche, de se barrer à Turin à coup de marteaux.


écrire, dit-il... (merci au Thib' pour la tof)




(ami-e lecteur-rice, tu noteras que je viens de te (re)faire ta discothèque yougo en un billet, merci Ubi !)

interlude musical






Une des plus belles chansons au monde. Par les grandioses Papillons, qu'ont sacrément bien digéré la rupture d'avec l'ancienne formation (ahhhh, les poètes professionnels).

Rien de perso heureusement, mais l'envie, un peu dans le gegen que je suis ce soir, de foutre les rues en flammes et en douceur.




le Rendez-vous, donc...