mardi, octobre 07, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. VI)

Aprème à Prenzlauer Berg en passant avant par le vieux cimetière juif. Autant le quartier est aussi bobo que la rue vieille du temple un jeudi soir à 21 heures, autant, à l'instar du mémorial, le cimetière m'émeut au plus haut point. Va ptêt falloir que je me convertisse et me circoncise, moi... Rangées de tombes disjointes que le lierre tente de recouvrir dans une lumière à gerber. Noms effacés, dates de mort périmées depuis longtemps. Seuls dans les allées, la kippa que je dois recouvrir pour l'occase me grattouille la couenne chevelue. Je capte mieux la beauté du mémorial, du coup. Enfin, je crois. Comme si cet endroit était un des seuls havres de douceur et de méditation dans la laideur de cette ville. Le temps qui suit son cours, inéluctable. Le kaddish pour les enfants qui ne seront pas à naître. Et toujours la Ferneseheturm au loin.

(désolé C., la lumière était vraiment à gerber, mais ça en fait une de plus pour ta collec'...)





(je sais pas vous, mais moi, Israel Magnus, comme nom, ça me fait rire...)





(le camarade a eu la lucidité, ou la chance, de pas finir à 200 bornes à l'est de son lieu de naissance, ce qui ne fut toujours pas le cas...)



Prenzlauer Berg et les jolis graffs qui ne suffisent pas à masquer le côté imblairable de l'endroit. "L'endroit pour voir et être vu" que disaient en substance le Berlioz et le Routard. Que récupéré par les alternos suite à la chute du Mur et ensuite colonisé par les artistes un peu moins underground et aujourd'hui totalement récupéré par tout ce que Berlin compte de plus hype. Et la Sterni est à un euro vingt au lieu des cinquante-cinq centimes rituels. Si c'est pas un signe. Mais de jolis graffs et collages. Voilà.

(ach, this fuckin' turm ist everywhere...)


(hi hi...)


(kassdédi au Dadu...)


(kassddédi au Thib' -ça, c'est la méga-classe...-)



On se rentre et vu comment on en a ras-le cul, on a décidé de s'y coller pour la bouffe. Pour trente barbares allemand-e-s et apparenté-e-s.

L'avantage, c'est qu'on n'a pas de pression ; on peut leur faire un truc dégueulasse, sûr qu'ils s'en rendront pas compte et risqueraient même d'en reprendre.

Méthodiques, on ne range qu'une partie de la pièce pour préparer le repas, faut dire qu'ils seraient bien foutus de nous faire un nouveau Tchernobyl juste avant 20 heures. On choisit de taper dans le classique et maîtrisé : curry de poulet mauricien et pêches au vin. Belle table, bougies, toussa...

Ca commence à embaumer dans la cuistance que déjà, deux-trois zigomars posent des questions. Bon signe. Bon des questions basiques du genre : "y en aura assez ?" ou "vous avez prévu pour les vegans ?" mais déjà des questions. Un hippie-punk hurle de rire en voyant des serviettes en papier de couleur au milieu des assiettes. Ca l'inquiète, le bougre. Sûrement qu'il était habitué à s'essuyer dans sa manche ou ses tifs.

Ca bouffe et tchatche un peu plus que d'habitude, cela dit. Certain-e-s ont même presque l'air bien. Les gens se resservent (mais ça, c'est pas signifiant vu qu'ils mangent pour ne plus avoir faim). Et truc inconcevable, ça applaudit à l'arrivée du dessert. C'est quand la première fois de ma vie que je vois qu'on applaudit un repas. Bon, c'est cool, c'est que ça doit leur faire plaisir. D'autant plus que certains se lancent spontanément dans la préparation du café pour l'assistance. Oh oh... Espérons que les relations de demain s'en souviendront...





Le splendide Partizanlied en yiddish pour la peine...

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